28 juin 2008
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09:14
Rude semaine…
Vous l’aviez remarqué, je n’ai rien posté depuis le début. Il faut que le temps disponible pour cela me manquait un peu.
Tout d’abord il y avait le collège. En temps normal, j’y travaille vingt heures par semaine, mais ayant eu des semaines précédentes plutôt chargées en déplacement je me devais de rattraper quelques jours. Le contexte était le suivant : brevet des collèges pour les plus grands, air de vacances pour le reste. Pour le brevet j’ai aidé les 3ème à réviser leur histoire en essayant de leur insuffler de soupçons de logique historique. Baser les repères du XXe siècle par rapport à eux et au reste de leur famille par exemple. Ainsi la prise de la Bastille ne peut pas avoir eu lieu en 1998, ils s’en souviendraient et en parleraient encore, et puis on en verrait des vidéos... La première et à fortiori la seconde guerre mondiale ne prennent pas fin dans les années 80, ainsi une partie de ma famille aurait été touché directement par la guerre… Je leur rappelai cela car j’avais été frappé de voir de tels points perdus bêtement l’année dernière par leurs prédécesseurs.
Et puis il y a avait les autres élèves ceux qui étaient déjà en vacances. Les programmes étaient fini, les cours se résumaient en séance DVD et en prises de bonbecs et de sodas. Normalement cela devrait faire plaisir aux enfants. Ils trouvent encore le moyen de faire le plus de conneries possibles en sachant que 1- le CPE part à la retraite, 2- Ils n‘auront pas d’heures de colle 3- l’amnésie des vacances passera sur leurs méfaits. On se retrouve donc dans une situation ingérable, les dernières bastons ont lieu, les batailles d’eau sont incessantes, le manque de respect, le refus d’obtempérer est permanent, certains ont même utilisé leurs scooters dans la cour, les vélos sortent de leurs abris… Et les surveillants se retrouvent au milieu de tout ça sans capacité de répondre.
La blague d’hier consistait à attendre la jurisprudence de l’appel du prof qui a giflé et malmené un élève de sixième. Il s’agissait évidemment d’une boutade, mais je dois dire que cela nous fera réfléchir. Les rapports entre les élèves et les adultes (profs, surveillants, personnels techniques et d’administration) ce sont réellement tendus au cours des dernières années. Je suis pour ma part dans un collège de campagne de 350 ados. A priori on pourrait penser que cela nous épargnerait tout actes de violences majeures… Il n’en ai rien. Je me suis plusieurs fois fait sauté dessus (parfois par plusieurs élèves) et ce n’était pas toujours pour rigoler. On a beau faire 1.85m pour 86 kg, ça surprend toujours. A ce moment la pédagogie je peux vous dire que vous l’oublier. Le seul moyen de rétablir votre autorité c’est de ne pas tomber… ça fait léger… Les élèves savent que nous n’avons (heureusement) pas le droit de les frapper. Ils savent aussi qu’un acte de violence envers un adulte leur vaut souvent parfois juste une exclusion, autant que cela ne dérange pas les habitués des heures de colles passées à ne rien faire…
Surveillant c’est un boulot génial, mais force est de constater que l’administration se fait parfois déborder par des énergumènes qu’elles ne sait pas gérer, qu’un renvoi n’aiderait pas, que des sanctions ne remettent pas dans le droit chemin et que le menace de la difficulté à trouver un stage ou un emploi fait doucement rigoler… L’année prochaine je reprends le boulot mais la naïveté et l’espoir y est de moins en moins. La pierre n’ai à jeter sur personne mais la réflexion doit être collective…
Et puis l’adage d’Hugo est connu, la violence est le refuge de l’incompétence.
Vous l’aviez remarqué, je n’ai rien posté depuis le début. Il faut que le temps disponible pour cela me manquait un peu.
Tout d’abord il y avait le collège. En temps normal, j’y travaille vingt heures par semaine, mais ayant eu des semaines précédentes plutôt chargées en déplacement je me devais de rattraper quelques jours. Le contexte était le suivant : brevet des collèges pour les plus grands, air de vacances pour le reste. Pour le brevet j’ai aidé les 3ème à réviser leur histoire en essayant de leur insuffler de soupçons de logique historique. Baser les repères du XXe siècle par rapport à eux et au reste de leur famille par exemple. Ainsi la prise de la Bastille ne peut pas avoir eu lieu en 1998, ils s’en souviendraient et en parleraient encore, et puis on en verrait des vidéos... La première et à fortiori la seconde guerre mondiale ne prennent pas fin dans les années 80, ainsi une partie de ma famille aurait été touché directement par la guerre… Je leur rappelai cela car j’avais été frappé de voir de tels points perdus bêtement l’année dernière par leurs prédécesseurs.
Et puis il y a avait les autres élèves ceux qui étaient déjà en vacances. Les programmes étaient fini, les cours se résumaient en séance DVD et en prises de bonbecs et de sodas. Normalement cela devrait faire plaisir aux enfants. Ils trouvent encore le moyen de faire le plus de conneries possibles en sachant que 1- le CPE part à la retraite, 2- Ils n‘auront pas d’heures de colle 3- l’amnésie des vacances passera sur leurs méfaits. On se retrouve donc dans une situation ingérable, les dernières bastons ont lieu, les batailles d’eau sont incessantes, le manque de respect, le refus d’obtempérer est permanent, certains ont même utilisé leurs scooters dans la cour, les vélos sortent de leurs abris… Et les surveillants se retrouvent au milieu de tout ça sans capacité de répondre.
La blague d’hier consistait à attendre la jurisprudence de l’appel du prof qui a giflé et malmené un élève de sixième. Il s’agissait évidemment d’une boutade, mais je dois dire que cela nous fera réfléchir. Les rapports entre les élèves et les adultes (profs, surveillants, personnels techniques et d’administration) ce sont réellement tendus au cours des dernières années. Je suis pour ma part dans un collège de campagne de 350 ados. A priori on pourrait penser que cela nous épargnerait tout actes de violences majeures… Il n’en ai rien. Je me suis plusieurs fois fait sauté dessus (parfois par plusieurs élèves) et ce n’était pas toujours pour rigoler. On a beau faire 1.85m pour 86 kg, ça surprend toujours. A ce moment la pédagogie je peux vous dire que vous l’oublier. Le seul moyen de rétablir votre autorité c’est de ne pas tomber… ça fait léger… Les élèves savent que nous n’avons (heureusement) pas le droit de les frapper. Ils savent aussi qu’un acte de violence envers un adulte leur vaut souvent parfois juste une exclusion, autant que cela ne dérange pas les habitués des heures de colles passées à ne rien faire…
Surveillant c’est un boulot génial, mais force est de constater que l’administration se fait parfois déborder par des énergumènes qu’elles ne sait pas gérer, qu’un renvoi n’aiderait pas, que des sanctions ne remettent pas dans le droit chemin et que le menace de la difficulté à trouver un stage ou un emploi fait doucement rigoler… L’année prochaine je reprends le boulot mais la naïveté et l’espoir y est de moins en moins. La pierre n’ai à jeter sur personne mais la réflexion doit être collective…
Et puis l’adage d’Hugo est connu, la violence est le refuge de l’incompétence.